Projet Cigéo : trous dans la raquette et grosses inquiétudes
COMMUNIQUE BURESTOP 08/08/2024
Marteler l’idée que concentrer une masse phénoménale de radioactivité bien au chaud sous cinq villages serait faisable, en toute sécurité et sans problème a assez duré. Cigéo n’est en aucun cas la solution à l’impasse déchets nucléaires.
Les collectifs d’opposition à ce projet industriel sans précédent le dénoncent depuis près de 30 ans, un nouvel avis vient de conforter leur position.
Andra : la médaille d’or des expos estivales mensongères !
L’Andra a fait très fort, une fois de plus côté communication avec son exposition intitulée "Dessus, dessous" ("un avant-goût de Cigéo"). Elle tente de faire du projet industriel européen le plus long, le plus risqué et le plus coûteux du siècle, une simple affaire de briques à assembler, style Lego aux couleurs pastel. De même, son parcours "ça fourmille dans la prairie" ne manque pas de piquant, au regard de la destruction inéluctable de centaines d’hectares de prairies, de champs, de forêts et de biodiversité associée, si le chantier pour la mégapoubelle atomique obtient le feu vert.
La réalité est toute autre. Après le laboratoire, vive les essais in situ de la phase pilote et pour les Haute-activité à vie longue, on verra en 2080 ! Son dossier de demande de création de Cigéo (DAC), en cours d’instruction actuellement, pêche par un coupable excès d’optimisme.”ˆElle reporte nombre d’incertitudes à résoudre à plus tard, quand le territoire sera tellement bouleversé qu’on ne pourra plus faire machine arrière. Des voix s’élèvent, et pas des moindres, pour démonter une fable dangereuse, au service exclusif de la fuite en avant de l’enfouissement et de la filière électronucléaire qui veut encore se relancer.
Cigéo et ses zones d’ombre : l’Autorité environnementale réitère de sérieux doutes
L’autorité environnementale (Ae) a actualisé son avis sur le projet Cigéo, le 27 juin 2024. Le premier, effectué en 2021 dans le cadre de la demande d’utilité publique (DUP) relevait des points obscurs qui ne sont pas éclaircis 3 ans plus tard, au stade du dossier de la DAC et qui rejoignent les préoccupations des collectifs locaux et de nombreux habitant.e.s. Impossible projection d’un tel chantier dans l’avenir, report du poids financier et technologique de la gestion de ces déchets aux générations futures, dossier transmission de la mémoire en berne, ou encore manque d’études sur des alternatives à l’enfouissement : l’Ae livre de lourdes inquiétudes.
Un territoire qui serait lourdement impacté...
Début 2021, l’Autorité environnementale recommandait "de limiter la démographie autour de Bure".”ˆEn cause, le risque d’exposition à la radioactivité de la population à court et à long terme (transports de déchets, rejets atmosphériques du stockage, etc.). L’Ae attire l’attention sur le chantier qui pourrait durer un siècle et demi. Elle met en balance le bénéfice-risque qui aurait dû être exposé dès l’arrivée du projet Cigéo sur le territoire.”ˆCe chantier, uniquement présenté au territoire comme facteur de développement local et « chance à saisir » serait porteur d’incidences directes sur la population. Selon elle, les risques chimiques (émissions de polluants dans l’atmosphère) et les incidences sanitaires sont réels : « (..) le niveau de risque acceptable doit être mis en débat avec les habitants concernés. Ces derniers restent les seuls capables d’expliciter quel taux de mortalité supplémentaire ils acceptent au regard des bénéfices de la construction de Cigéo (...) ».”ˆ
... et le maintien de la population locale dans l’ignorance des véritables enjeux
L’Ae reste interrogative " sur les conséquences environnementales de la prise en compte de considérations d’équilibre des produits fiscaux entre départements pour un projet d’ampleur nationale de durée plurimillénaire ". Elle a tout compris. Le laboratoire de recherches géologiques imposé à Bure est avant tout une histoire de "gros sous" et de vision de développement local à très court terme. L’Andra a noyauté toutes les collectivités territoriales via les subsides de l’industrie électronucléaire pour mettre sous dépendance totale Meuse et Haute-Marne, et elle pratique une politique de désinformation massive. Une politique de poupées russes, avec au coeur le projet de lancement d’un second programme nucléaire avec 14 nouveaux EPR, qui produiraient toujours plus de déchets ingérables, ce que refusent de nombreux citoyen.n.e.s, soucieux d’un legs qui s’avère terrifiant pour l’avenir.
> Voir notre bulletin d’informations INFOBURE AOUT 2024.
> DATES à retenir : 16-17-18 août 2024 à Saint Amand-sur-Ornain > 4e FESTIVAL LES BURE’LESQUES : conférences, films & documentaires, spectacles, concerts, etc. ouvert à toutes les générations, Entrée à prix libre.